Le Syndrome de la PI3Kδ Activée est une forme de Déficit Immunitaire Primitif (DIP) caractérisée à la fois par une immunodéficience et un dysfonctionnement du système immunitaire. 1
Également connu sous le nom de PASLI**, ce syndrome a été décrit pour la première fois en 2013. 2
Certaines manifestations cliniques de l’APDS apparaissent dès l’enfance, comme les infections respiratoires. Ces manifestations peuvent s’aggraver par la suite, jusqu’à entrainer bronchectasies, infections auto-immunes, lymphomes et potentiellement une mortalité précoce. 1-3
Une analyse de la littérature réalisée en 2024 a permis d’établir un taux de survie conditionnel sur 256 patients selon l’âge des patients atteints d’APDS : ce taux était de 87 % à 20 ans, de 74 % à 30 ans et de 68 % à l’âge de 40 et 50 ans***. 4
38,6 %
Une revue de la littérature a démontré que les antécédents familiaux immunitaires étaient présents chez plus d’un tiers des 243 patients atteints d’APDS (38,6 %)*. Cependant, l’APDS peut survenir spontanément, sans qu’aucun des parents ne soit porteur d’un variant génétique à l’origine de la maladie. On estime que l’APDS touche 1 à 2 personnes par million, adultes et enfants confondus. 5,6
Les phosphoinositide 3-kinases delta (PI3Kδ) représentent un ensemble de kinases lipidiques qui participent activement au processus de régulation cellulaire (croissance, prolifération, métabolisme, migration et sécrétion). La mutation de l’un des deux gènes suivants, codant pour la PI3K, est responsable de l’APDS : 5,7
L’hyperactivation de la voie PI3Kd, causée par des mutations du gène PIK3CD ou PIK3R1, altère les fonctions cellulaires du système immunitaire (croissance cellulaire, métabolisme, prolifération, différenciation ou encore mobilité et survie des cellules). 1
Au fil du temps, le déficit immunitaire causé par l’hyperactivation de la voie PI3Kδ est à l’origine d’infections respiratoires/sino-pulmonaires fréquentes ou chroniques, pouvant conduire à des bronchectasies (28,4 %*). Les patients atteints d’APDS sont également plus fréquemment touchés par des infections de la famille des herpès virus tels que le virus Epstein-Barr (EBV – 28,1 %*) et le cytomégalovirus (CMV – 14,7 %*). 1,5
Le dysfonctionnement du système immunitaire prolongé peut entrainer également une lymphoprolifération, incluant une lymphadénopathie, une hépatomégalie, une splénomégalie ou encore une entéropathie, des troubles auto-immunes ou un lymphome. 1,5
Les caractéristiques cliniques des patients atteints d’APDS sont très variables et touchent différents organes (poumons, rate, foie, …). Tous les patients atteints d’APDS ne présentent donc pas le même profil clinique, même au sein d’une même famille. 5,6
Compte tenu du grand nombre de manifestations cliniques de l’APDS pouvant affecter différents organes, il existe un important retard au diagnostic. 5,6
Le dépistage précoce et le diagnostic de la maladie sont importants afin d’essayer de prévenir les complications à long terme liées à l’APDS. 8
Un dépistage génétique peut s’avérer nécessaire au diagnostic d’un déficit immunitaire primitif. 6,9,10
Délai moyen de diagnostic
7 ans*5
Une méta-analyse réalisée en 2018 chez 243 patients a montré que le délai moyen de diagnostic de la maladie était de 7 ans*. 5
*Revue de la littérature ayant pour objectif d’évaluer les caractéristiques cliniques, immunologiques et génétiques de patients atteints d’APDS. Les études utilisées ont été publiées entre 2013 et 2018. Au total, 55 études ont été sélectionnées, incluant 243 patients atteints d’APDS (179 patients atteints d’APDS-1 et 64 patients atteints d’APDS-2). 5
**PASLI signifie : « p110δ-activating mutation causing senescent T cells, lymphadenopathy, and immunodeficiency » ou « mutation activatrice de la protéine p110δ provoquant des cellules T sénescentes, une lymphadénopathie et une immunodéficience ».
***Revue de la littérature, incluant 256 patients atteints d’APDS, avec pour objectif d’évaluer les taux de mortalité et de survie liés à l’APDS. 4